Orage

Publié le par DECRYPTO

Fête de la musique. Minuit. Je suis rentré depuis quelques minutes lorsqu’un bruit métallique résonne sur ma terrasse. Intrigué, je sors. En apparence rien d’anormal, sinon une voiture arrêtée au beau milieu de la route, tous phares allumés, portière ouverte, juste en face de ma maison. A l’intérieur, il me semble apercevoir une silhouette féminine.

La route n’est pas bien large, juste assez pour laisser se croiser deux autos et elle n’est pas très fréquentée, sauf peut-être ce soir où, comme chaque année, dans un parc tout proche a lieu la fête de la musique, organisée en même temps que les feux de la St Jean.

Quelques minutes passent. Finalement, après avoir éteint les phares et allumé les feux de détresse, le conducteur sort de la voiture, une femme en effet, visiblement énervée.

Un autre véhicule arrive et vient sagement se ranger derrière celui de la dame réfugiée sur le terre-plein, de l’autre coté de la chaussée. Voiture en panne, je m’apprête à aller donner un coup de main pour la pousser sur le bas-côté. Erreur !!!!!!

Le conducteur bloqué vient d’engager la conversation et se fait copieusement insulter. Entre deux bordées d’injures je saisis un « c’est comme ça, on attend » qui ne laisse présager de rien de bon.  Echaudé l’homme remonte dans sa Clio, et commence à manœuvrer pour faire demi-tour. On ne discute pas avec une femme en colère.

Arrive alors à grandes enjambées un piéton pressé. La furie se jette dans sa voiture en claquant violemment la portière du coté passager. C’est bizarre. Apparemment les deux se connaissent et l’homme s’installe au volant. Le temps est à l’orage…

Deux ou trois volées d’insultes plus tard, je comprends que la dame est très jalouse, les reproches pleuvent, et une de leurs amies doit avoir les oreilles qui sifflent. Bref tout va bien, et l’idée d’appeler la maréchaussée qui m’avait effleuré, ne semble plus d’actualité.

Mais se pose un nouveau problème. Madame refuse de prendre le volant et  ne veut pas donner les clefs. Nouvelles rafales d’insultes. Leur répertoire est vaste, intarissable. La soirée a dû être longue et un peu arrosée…..

Mais puisque la dame hurle qu’elle n’a plus les clefs, c’est sans doute parce qu’elle les a jetées. Et le bruit du début, je crois que j’ai compris. Lampe électrique et recherches intensives, je finis par trouver les malheureuses sous un de mes fauteuils de jardin.

La suite… Inutile de vous dire que mon entrée en scène ne fut pas des plus brillantes, n’ayant trouvé qu’un pathétique « vous devriez aller vous coucher » pour toute conversation. Je dois dire aussi que le regard incrédule et stupéfait du couple, à l’instant de la remise des clefs, a un peu égayé mon dimanche, ponctué d’autres orages avec de la grêle que le vent poussait sous mes fauteuils de jardin.

Publié dans Inattendus

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N
Hé bien, c'était la fête devant chez toi!!! Et la dame avait l'air de chanter haut et fort!! Rires
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P
Il s'en passe de drôles de choses chez toi ;-)<br /> Une drôle de musique!
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S
heureusement que tout c'est bien terminé
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